La proximité n’a jamais eu autant de succès auprès des Français. D’après l’Observatoire 2025 de l’ObSoCo, les commerces de quartier s’imposent comme des piliers du quotidien, entre praticité, lien social et circuits courts. Mais pour transformer cet engouement en achats réguliers, commerçants et collectivités doivent encore relever plusieurs défis.
L’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation) est un institut d’études fondé par Philippe Moati, spécialiste reconnu des modes de vie et de consommation. D’après son dernier Observatoire de la Proximité (4 000 Français interrogés), les Français plébiscitent leurs commerces de quartier pour leur praticité, leur rôle social et leur ancrage local. Et cette étude met aussi en lumière les freins qui limitent leur développement. Voici les 7 grands enseignements à retenir de cet observatoire.
1. La proximité, valeur refuge pour 85 % des Français
Jamais l’aspiration à la proximité n’a été aussi forte : 85 % des Français associent le terme à une image positive, juste derrière « nature » (88 %). Ce n’est pas seulement une question de distance, mais de simplicité, confiance et lien humain.
👉 Pour les commerçants : afficher son rôle dans la vie du quartier (emplois locaux, partenariats associatifs, événements) devient un argument de poids.
2. Le boom du local et du direct producteur
- 81 % jugent important d’acheter local.
- 74 % ont acheté en direct auprès de producteurs cette année.
- 86 % aimeraient le faire davantage, mais se heurtent à des problèmes d’accessibilité, surtout en zone urbaine (notamment en Île-de-France).
👉 Pour les collectivités : soutenir les marchés de producteurs, créer des espaces de vente directe en centre-ville ou accompagner les commerçants relais producteurs sont des leviers puissants.
3. L’alimentaire en première ligne
Les commerces alimentaires incarnent le mieux la proximité :
- Le marché arrive en tête, jugé à la fois utile et agréable.
- Boulangeries, primeurs, bouchers et poissonniers confirment leur statut de piliers du quotidien.
👉 Pour les commerçants : miser sur la fraîcheur, le conseil et l’expérience d’achat différenciante (odeurs, convivialité, dégustations) reste une clé face aux grandes surfaces.
4. La convivialité fait la différence
Un Français sur deux place dans son top 3 le fait de rencontrer les commerçants et les habitants du quartier. Cette dimension relationnelle nourrit la fidélité et la recommandation.
👉 Organiser des animations régulières (vernissage d’artistes locaux, ateliers enfants, dégustations) transforme la boutique en lieu de vie, pas seulement en point de vente.
5. Des services pratiques qui fidélisent
Le commerce de proximité devient aussi un hub multiservices : retrait de colis, dépôt de pain, pressing, consignes, petits travaux. Ces usages créent une fréquentation régulière et rendent le magasin indispensable.
👉 Les enseignes comme Casino expérimentent déjà ces services complémentaires ; mais même un indépendant peut s’associer avec La Poste, Relais Colis ou des artisans locaux pour enrichir son offre.
6. Les points noirs : prix et choix
- 78 % jugent les prix trop élevés.
- 55 % estiment que le choix est trop restreint.
Ces critiques touchent particulièrement les jeunes et les ménages modestes.
👉 Proposer des packs anti-gaspi, des offres découvertes ou mettre en avant la qualité et la durabilité justifie mieux les prix. Du côté de la variété, travailler des gammes saisonnières ou collaborer avec d’autres commerçants pour élargir l’offre peut limiter ce ressenti.
7. Un enjeu d’accessibilité
La demande de proximité est forte, mais freinée par l’accessibilité : stationnement, transports, horaires, visibilité. Dans certains territoires, le commerce de proximité reste le dernier service essentiel disponible.
👉 Les collectivités peuvent soutenir la fréquentation par des stationnements minute, des pistes cyclables adaptées, ou encore des campagnes de signalétique qui valorisent les parcours commerçants.
Une nouvelle ère du commerce local ?
Le commerce de proximité s’impose comme un pilier du quotidien, du lien social et de la vitalité économique locale. Les Français en attendent plus que de la simple consommation : ils veulent du local, du pratique et de la convivialité.
Mais pour transformer cet engouement en actes d’achat réguliers, commerçants et collectivités doivent travailler ensemble sur trois priorités : prix, choix et accessibilité. Les marges de progression sont là, et les consommateurs n’attendent qu’une chose : profiter davantage de leurs commerçants de quartier !