La disparition des commerces de proximité n’est pas une fatalité. En fait, depuis peu, ils reviennent en force ! Parce qu’ils répondent de plus en plus à nos besoins.
Depuis combien de temps nous parle-t-on de la disparition des « petits commerces » ? Au moins trente ans. Mon âge. Mais récemment le phénomène a pris une nouvelle direction. Paradoxalement, c’est la « grande distribution » qui se met à faire du « petit commerce » ! Elle remplace progressivement nos boulangeries, boucheries et boutiques de vêtements par des « magasins de proximité », ces supérettes bien pratiques. Ouvertes tard et souvent 7j/7, on y trouve presque tout et surtout des produits plus chers qu’en hyper. En dix ans, leur nombre a bondi de 40% en France et – tenez-vous bien – de 111% à Paris. Si les grands groupes veulent tant ressembler aux « petits commerces », ce n’est pas pour rien : ces nouveaux « formats » sont très rentables et correspondent parfaitement aux nouvelles attentes des consommateurs.
Nous n’avons jamais eu autant besoin des petits commerces
La grande distribution nous le montre. Ce qui existe depuis la nuit des temps n’a jamais été autant dans l’air du temps. C’est tout le paradoxe de notre époque. Les consommateurs, les habitants, les villes n’en ont jamais eu autant besoin. En fait, le moment est idéal pour lancer ou relancer un « vrai » petit commerce.
Avec la vie moderne et l’omniprésence du numérique, les besoins des consommateurs ont évolué vers non pas plus de numérique mais vers plus de numérique ET de physique. On a beau commander de plus en plus sur internet, encore neuf achats sur dix sont réalisés dans des points de vente physiques. Pour l’alimentation, la santé, les vêtements, les achats « plaisir », on préfère encore largement se rendre en boutique.
Pourquoi ? D’abord parce que l’on peut y aller pour voir, toucher, essayer, goûter le produit. Ensuite parce que c’est pratique, dans votre rue, à côté de votre travail, juste en bas de chez vos amis. Le petit commerce indépendant est avant tout un commerce proche de ses clients. Enfin, nous sommes des êtres humains. Se faire conseiller par un spécialiste dans son domaine (bien souvent le commerçant indépendant est un passionné), c’est non seulement utile mais agréable. Dire bonjour et discuter, ne serait-ce que quelques minutes, cela améliore la vie.
Alors que les scandales alimentaires, sociaux, écologiques, fiscaux… sont désormais connus de tous, les petits commerces indépendants ont de nombreuses cartes à jouer. De plus en plus de consommateurs le réalisent. La recherche de la qualité, de l’authenticité, du savoir-faire, du local sont des tendances lourdes. Le bio, les produits et services régionaux, les petits producteurs et créateurs ne sont pas des modes, c’est l’avenir. Et il est déjà là.
Sources : étude Bonial-Nielsen sur l’évolution des enseignes de proximité, Fevad, Commerce Magazine.