Si payer en euro fait partie de notre quotidien, il existe des monnaies locales à l’échelle d’une ville, d’un département ou d’une région qui permettent de soutenir l’économie locale. Rien qu’en France, plus de 80 monnaies locales complémentaires existent mais la plupart restent peu utilisées. Et si l’on s’en inspirait pour vraiment soutenir les commerces de proximité ?
Une monnaie locale complémentaire (MLC), pour quoi faire ?
Nous nous posons rarement la question de comment notre argent va être réinjecté dans l’économie. En découvrant les avantages d’une monnaie locale complémentaire (MLC), vous comprendrez rapidement le lien entre notre économie et les enjeux sociaux et environnementaux d’aujourd’hui.
Depuis le 31 juillet 2014, la monnaie locale est une monnaie complémentaire à l’euro. Alignée à la monnaie officielle d’après la loi, 1 MLC équivaut à 1 euro, elle n’a pas pour objectif de remplacer la devise nationale mais de la compléter.
Les monnaies locales sont généralement mises en place par des associations ou collectivités, sous forme de billets-papier. Le principe fondateur des monnaies locales ? La monnaie locale est toujours utilisée dans un circuit fermé qui permet de maintenir la richesse sur le territoire local, d’encourager les circuits courts et de garder les emplois sur un territoire.
Un moyen de paiement d’abord pensé pour soutenir les commerces de proximité
La monnaie locale sert avant tout à payer des achats du quotidien dans le cadre du commerce de proximité et de la production locale. Limitée à une ville ou une région et sur une catégorie de commerces et/ou services prédéfinies, la monnaie locale a été créée principalement pour développer l’économie de proximité. Elle n’est donc pas acceptée dans les grandes surfaces et les franchises nationales ou internationales.
Payer en monnaie locale est sans aucun doute le plus éthique, responsable et social des moyens de paiement.
Ce schéma publié par la monnaie locale Cairn illustre parfaitement le cercle économique vertueux des monnaies locales :
Source : Le cairn, monnaie locale & citoyenne : https://www.cairn-monnaie.com/
Sur ce dessin, on voit que la monnaie locale peut servir entre particuliers et entreprises mais aussi entre entreprises. Par exemple à Grenoble, une fois en possession du Cairn, la monnaie locale complémentaire, un grenoblois pourra acheter sa baguette auprès d’un boulanger membre du réseau. Ce dernier va, à son tour, payer les fournisseurs nécessaires à la fabrication de son pain en Cairn et ainsi de suite.
De cette manière, à chaque étape de l’écosystème, les acteurs privilégient des fournisseurs locaux pour leurs achats. Un moyen concret de soutenir les commerçants et producteurs locaux. En effet, seuls les adhérents à l’association peuvent être en possession de cette monnaie. Un avantage mais aussi un inconvénient qui limite l’adoption des monnaies locales par les consommateurs.
82 monnaies locales complémentaires en France
Nouvelle preuve que les Français sont attachés à leur territoire et leurs commerces de proximité, la France est le pays européen qui détient le plus de monnaies locales !
Les premières monnaies locales, l’Abeille et l’Occitan, sont apparues en 2010, respectivement à Villeneuve-sur-Lot et Pézenas. Aujourd’hui, ce sont plus de 80 monnaies locales qui circulent sur tout le territoire, dans près de 13 000 communes de France.
Parmi les plus dynamiques, l’Eusko, le Cairn et la Roue.
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L’eusko, l’exemple européen de monnaie locale (Pays Basque)
Source : www.lepelerin.com © Marion Vacca / Hans Lucas
L’eusko circule sur le territoire du Pays Basque. Créé en 2013 par l’association Euskal Moneta, le réseau compte aujourd’hui 4 000 utilisateurs et 1 300 professionnels dans 33 communes dont Biarritz, Hendaye, Bayonne… Une monnaie locale qui sert d’exemple national, et même européen.
Après dix ans d’existence, ce sont 3 millions d’eusko qui circulent désormais sous format papier mais aussi sous forme de carte bancaire, l’euskokart, et via l’application Euskopay.
Les adeptes basques et touristes peuvent quasiment tout payer en eusko : fruits et légumes, viandes chez le boucher, opticien, restaurants mais aussi les prestations auprès de dentistes, comptables, garagistes et même les musées. Pour trouver les commerces adhérents, il suffit de consulter l’annuaire sur le site de l’Euskal Moneta : https://www.euskalmoneta.org/annuaires/
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Le cairn (Grenoble)
Le cairn est entré en circulation en 2017 sur le territoire grenoblois et est disponible en billets papier, numériques (e-cairn) ou par virement. Les habitants de la région peuvent recharger leur solde de cairn auprès d’une vingtaine de comptoirs de change présents chez les commerces partenaires de l’association.
Une fois l’euro échangé en cairn, il ne reste plus qu’à les dépenser auprès de diverses catégories de commerces et services : sur le marché, commerces alimentaires, instituts de beauté, boutiques de prêt-à-porter, et même prendre les transports locaux : https://www.cairn-monnaie.com/la-carte/
Source : www.ledauphine.com ©Photo Le DL/Jean-Benoît VIGNY
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La roue, la MLCC en Provence – Alpes du Sud
De son côté, l’association SEVE la Roue a lancé sa monnaie locale en 2011 et se développe dans 4 département : Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes. La roue est signataire de la charte des territoires de valeurs et membre du mouvement SOL, la fédération nationale des associations de monnaies locales complémentaires et citoyennes de France.
La roue est disponible uniquement sous formes de billets allant de 1, 2, 5, 10, 13 et 20 roues.
Comme les autres MLC, le réseau de la roue est présenté sur une carte qui centralise tous les professionnels adhérents allant de l’habillement, la restauration, l’artisanat et même des centres de loisirs : https://carte.laroue.org/annuaire
Source : ©AB / Actu Marseille
À l’étranger aussi, les monnaies locales se développent un peu partout : le chiemgauer en Allemagne ou encore le Brixton Pound au Royaume-Uni. Mais comme en France, ces bonnes idées manquent souvent de moyens, de communication et d’utilisateurs !
Source : lepetitjournal.com
Des faiblesses structurelles qui limitent l’impact des monnaies locales
Les monnaies locales sont toujours de bonnes idées qui permettent de réconcilier consommation et éthique. Mais elles ont aussi des faiblesses qui limitent leur impact. En premier lieu, la quantité de monnaie locale en circulation reste encore très limitée, n’excédant pas le million d’euros (hormis l’eusko qui vient d’atteindre 3 millions d’euros après dix ans d’existence). Une goutte d’eau par rapport à l’euro dont la circulation est estimée à plus de 40 milliards d’euros en France.
Presque toujours, les MLC sont gérées par des associations dont le budget est dépendant des financements publics, ce qui limite drastiquement les actions de communication et ne permet pas de recruter de salariés ou d’investir dans leur développement.
Autre contrainte : le réseau. Le nombre de professionnels acceptant une MLC reste très faible, ce qui freine le soutien aux commerces de proximité mais aussi l’intérêt des habitants.
La carte cadeau Petitscommerces, une forme de monnaie locale ?
À y regarder de plus près, et si la carte cadeau Petitscommerces était une nouvelle forme de monnaie locale ?
Utilisable uniquement dans les commerces de proximité indépendants, elle répond aux mêmes objectifs que de nombreuses monnaies locales. Comme elles, la carte cadeau Petitscommerces permet de contribuer à l’économie locale, de créer de l’emploi, de préserver le savoir-faire local, de consommer éthique et surtout de faire vivre les commerces locaux.
En achetant une carte cadeau Petitscommerces, tout le monde peut participer à l’économie locale sans adhésion. Dépensable dans tous les commerces indépendants inscrits gratuitement au réseau (10 000 commerçants et artisans indépendants !), elle est valable à l’échelle nationale. Un véritable passe partout qui soutient des commerçants locaux passionnés.
Si la carte cadeau Petitscommerces est valable à l’échelle nationale, il existe également des versions locales mises en place avec des collectivités engagées comme la carte cadeau Petitscommerces Beynes qui soutient les commerçants de la Ville de Beynes.
Cette version locale de la carte cadeau Petitscommerces est alors très proche d’une monnaie locale car elle est réservée aux commerces indépendants du territoire et participe directement au développement de l’économie locale. En effet, on sait que les commerces indépendants réinvestissent localement 50% de leur marge. C’est 3 fois plus que la grande distribution et 50 fois plus que le e-commerce !
Alors, pour aider l’économie locale et maintenir le lien social, utilisons une monnaie locale et/ou la carte cadeau Petitscommerces !
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