Les commerces de proximité sont en pleine mutation. Jusqu’en 2015, on a enregistré une vague énorme de fermetures des petits commerces. La disparition de l’épicier du coin, du boulanger, du boucher de village semblait inexorable. “Le petit commerce a très fort souffert des moyennes surfaces et de l’e-commerce. Le petit commerçant a dû se réinventer.
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Des artisans reviennent avec un succès fou
Depuis un peu plus d’un an cependant, le nombre de petits commerçants reste stable et une nouvelle génération s’implante. Des artisans qui avaient disparu reviennent avec un succès incroyable en de nombreux endroits. C’est un pâtissier à Seneffe ou à Namur chez qui on se presse parfois en venant de très loin pour s’offrir les meilleurs éclairs au chocolat “au monde”. C’est un marchand de pianos qui s’est installé à Gembloux et fait sa renommée quasi à l’échelle du pays. Qu’on ne s’y trompe pas: il ne s’agit pas d’un retour du petit commerce, mais de l’apparition d’une nouvelle génération. Ce phénomène est très marqué pour la boulangerie et les artisans des produits de la bouche qui offrent une très haute qualité. De nouveaux petits noyaux commerciaux s’implantent. À Mont-sur-Marchienne, “Le pain d’autrefois”, qui propose une multitude de pains bio, mie aérée ou non, au levain ou pas, mais toujours cuits sur pierre, fait un carton. Du coup, un libraire très bien achalandé s’est installé à côté. Une épicerie de produits du terroir et une supérette complètent le tableau.
Le client n’est plus obnubilé par le prix, il veut de la qualité
“Le client n’est plus obnubilé par le prix. Il veut de la qualité, du circuit court, du bio, des petites quantités. On assiste au retour d’une consommation plus raisonnée et à un retour à la proximité”, analyse Thierry Evens, porte-parole de l’Union des classes moyennes (UCM). L’e-commerce était une menace, il devient un atout. Les commerçants disposant d’une vitrine en ligne sur Facebook ou Instagram fonctionnent bien. “Ce qui résiste, c’est le commerce qui se différencie”, pose Clarisse Ramakers, de l’UCM. Proposer les mêmes grandes marques que celles qui sont vendues en ligne ne sert à rien. Dans ce cas, le client vient essayer au magasin puis achète l’article en ligne, moins cher. Les pop-up stores ont un grand succès. Le client est aussi attiré par les magasins qui ont des nouveautés tous les quinze jours. Les ambulants ont le vent en poupe. Le client retourne sur les marchés et plébiscite les food trucks. Les “supérettes”, des franchisés de la grande distribution, avec des surfaces parfois très réduites, reviennent en force. Ce sont presque des épiceries de quartier comme il y a un siècle. Dans le même temps, les hypermarchés se vident et de nombreux centres commerciaux battent de l’aile.
Journaliste : Catherine Ernens
Source : Moustique
Copyright Photo : Moustique