Si – il y a quelques années encore – on annonçait la mort programmée des commerces de proximité, à Corte, avec une dizaine de petits commerces, celui-ci connaît un certain regain.
« Le bio, j’ai des doutes j’achète plutôt local »
L’appellation « bio », Antoinette, mère au foyer cortenaise de 57 ans, n’y croit pas trop : « On a des doutes sur la qualité biologique des produits, développe-t-elle. La terre, l’eau, l’air… même ceux qui font du bio ne peuvent pas protéger leur culture à 100 %. Et puis, le prix retient. J’achète de préférence dans les petites épiceries pour le frais. Les produits locaux, je les prends chez les petits producteurs d’A Robba Paisana. Je choisis les produits des agriculteurs et éleveurs que je connais. » Même constat pour une jeune maman de Corte : « Acheter bio du Costa Rica et polluer avec le transport, ce n’est pas la peine. Je préfère prendre des produits locaux et des produits de saison. De plus, certains produits sont quasi au même prix qu’en supermarché. »
Ces consommateurs avertis ne veulent plus être pris pour des imbéciles. Alors ils se renseignent, comparent et font travailler localement les producteurs et épiciers qu’ils jugent sérieux.
Dans cette optique, certains font même le tour des épiceries. Il faut dire qu’à Corte, les petits commerces ont tout fait pour se spécialiser, afin d’être le plus complémentaires possible. Et offrir les meilleurs services. « Je vais chercher mes produits moi-même chez les producteurs, qu’ils soient en Plaine ou à Sartène, révèle un épicier de la cité. Et pour les produits du Continent, je privilégie aussi la qualité. »
Certains mettront l’accent sur les fruits et légumes, d’autres plutôt le vin, la charcuterie et les terrines, oeufs, fromages. Favorisent le rayon traiteur ou boucherie, les produits frais exotiques ou encore l’épicerie fine de produits d’imports, réputés sérieux et de qualité.
« Ils se renseignent, cherchent la qualité »
« Cette année, à Noël, nous avons eu beaucoup d’achats, les gens sont en recherche de produits de qualité, quitte à en prendre moins et à payer plus cher, constate Catalì Acquaviva, dans son épicerie fine U Panate. Ils cherchent des valeurs sûres, des marques qu’ils connaissent et des produits bons pour leur santé. Je n’ai jamais vendu autant de tisanes ! »
Les chocolats et cakes artisanaux d’Alexia Santini, chocolatière à Soveria, par exemple, ont beaucoup de succès, même si le prix est élevé. Un constat partagé dans la toute nouvelle épicerie fine de la Maison San Giovanni, créée par Lisa Orsatelli et sa mère, et spécialisée dans les produits corses et alsaciens : « Nous avons bien marché durant les fêtes !, explique Lisa Orsatelli. Nous proposons des produits en fonction des saisons, corses (farine de châtaigne, miel…)et alsaciens (pain d’épices, vin…). Mais aussi herbes et épices, foie gras et des produits maisons que réalise ma mère (confiture, terrine…). Nous avons aussi des fromages de mon père, Jo Orsatelli. » Ainsi que de la gelée royale et bientôt de la spiruline, pour développer le volet bien-être de la boutique.
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Source : Corse Matin
Journaliste : Barbara Ignacio-Luccioni
Copyright Photo : Jose Martinetti