Face à des loyers inadaptés à la réalité économique auxerroise, un chargé de mission fera prochainement office de médiateur entre les propriétaires et les commerçants. Et si aucune entente n’est possible, la Ville augmentera la taxe foncière des locaux vacants. La collectivité n’hésite pas à manier le bâton : elle vient d’engager une procédure d’expropriation de l’immeuble Dubost, vaste bâtiment qui surplombe la place des Cordeliers, vide depuis cinq ans. Elle part aussi à la reconquête du logement en centre-ville, où quelque 700 appartements sont inoccupés. « Un dispositif d’incitation financière élevée va être proposé aux propriétaires de surfaces habitables vides », précise M. Férez.
Ces outils accompagnent un programme d’animations auquel ville et commerçants prennent part. Le collectif du quartier de l’Horloge contribue ainsi aux illuminations des rues piétonnes pendant Noël, organise des fêtes… Sa présidente, Corinne Lacour, observe la lente mue : « Les clients reviennent. Ils recherchent l’achat plaisir, le conseil personnalisé. »
Des petits marchés de produits frais attirent les chalands dans la rue de la Draperie, dans le bas de la rue du Pont ou encore sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Si la rue du Temple, artère jadis florissante, peine encore à retrouver son souffle d’antan, cette place ancrée dans le centre historique illustre désormais l’entrain retrouvé. Grégoire Courtois, à la tête de la librairie Obliques, participe au renouveau. Jamais il n’aurait imaginé s’installer au pied de la tour de l’Horloge, dans un immeuble à l’enseigne fameuse ici : la Botte d’or. Mais lorsque le propriétaire lui proposa l’affaire avec une baisse de loyer de 40 %, M. Courtois n’a pas hésité. Et depuis son déménagement en juillet 2016, Obliques a doublé ses ventes.
…
Source : Le Monde / Dossier spécial Revitalisation des centres-villes
Journaliste : Vincent Roussot
Copyright Photo : DR Le Monde